Dans toutes les organisations, on entend les mêmes constats :
- « On avance, mais trop lentement. »
- « Les équipes sont surchargées. »
- « On passe notre temps à recadrer. »
- « On travaille beaucoup… mais on ne voit pas les résultats. »
Chacun sent bien que quelque chose cloche. Mais tant que cette perte de performance reste intangible, elle est invisible dans les comptes. Et ce qui n’est pas mesuré est… mécaniquement sous-estimé.
Pourtant, toutes les organisations paient un prix très élevé pour leurs dysfonctionnements de gouvernance. Ce coût, diffus mais massif, porte un nom : le Coût de Non-Gouvernance, ou Cost of Poor Governance (CoPG). Et lorsqu’on commence à le mesurer, on découvre une réalité troublante : ce que l’on pensait être « de petites inefficacités normales » représente souvent des centaines de milliers d’euros, parfois plusieurs millions.
La Non-Gouvernance, ce coût caché qui plombe les organisations
Dans une organisation, personne ne se lève le matin pour ralentir un projet. Tout le monde travaille, fait de son mieux, s’adapte, improvise, compense. Le problème n’est donc jamais un manque d’engagement.
Le problème est structurel :
- Priorités qui changent ;
- Décisions en attente ;
- Sponsors qui ne tranchent pas ;
- Projets mal cadrés ;
- Ressources dispatchées sur trop de fronts ;
- Comités qui ne statuent pas ;
- Informations qui circulent mal ;
- Multiplication de projets « fantômes ».
Ces dysfonctionnements génèrent une forme de non-performance invisible. Et l’illusion collective, c’est de croire que « ça fait juste perdre un peu de temps ».
En réalité, cela représente :
- des retards de plusieurs semaines cumulées,
- une dispersion des ressources sur 20 à 30% de projets non prioritaires,
- un taux d’inefficacité interne souvent supérieur à 20%,
- une perte de focus qui fragmente toute l’organisation.
Personne ne voit ces pertes dans le compte de résultat. Mais elles existent bel et bien, et elles se chiffrent.
L’analogie avec le Coût de la Non-Qualité
Dans les années 80 et 90, l’industrie a vécu exactement le même phénomène. Les équipes pensaient que « faire bien » coûtait cher. Puis elles ont découvert que ce qui coûtait vraiment cher…
Ce sont :
- les rebuts,
- les retouches,
- les retards,
- les défauts,
- le re-travail.
Ce gaspillage invisible a été théorisé sous le nom de Cost of Poor Quality (COPQ). Et dès qu’on a commencé à le mesurer, une transformation profonde s’est enclenchée.
Aujourd’hui, la gouvernance des projets vit la même mutation : le problème n’est pas de faire plus, mais d’arrêter de perdre de la valeur par manque de pilotage. Le Coût de Non-Gouvernance (CoPG) est au pilotage ce que le COPQ a été à la qualité.
Définition du CoPG : le coût de la valeur perdue
Le CoPG mesure la valeur que l’organisation aurait pu créer, mais qu’elle a laissé échapper en raison :
- d’un manque de priorisation,
- d’une lenteur décisionnelle,
- d’un cadrage insuffisant,
- de projets mal alignés,
- d’une mauvaise charge/capacité,
- de retards dans l’exécution,
- d’une gouvernance insuffisamment structurée.
On le calcule généralement en additionnant les trois composantes suivantes.
1Le coût d’inefficacité interne (C1)
Il s’agit du temps improductif : réunions sans décision, re-travail, relances, double traitement, chasse à l’information, attente d’arbitrage… Ces micro-gaspillages, multipliés par des dizaines d’équipes, deviennent un coût massif.
Formule : Masse salariale consacrée aux initiatives × % de temps improductif
Exemple : 100 personnes consacrent 20% de leur temps aux projets, dont 25% sans valeur ajoutée :
100 × 0,20 × 0,25 = 5 ETP perdus
A 80 k€/ETP, ce sont 400 000 € par an envolés.
2Le coût des retards (C2)
Chaque mois de retard sur un projet générant des gains récurrents est un mois de gains perdus. Un projet qui prend 3 mois de retard ? Ce sont 25% de ses gains annuels qui sont perdus cette année.
Formule : Gains récurrents annuels × (retard en mois / 12)
Exemple : 1 M€ de gains attendus représente environ 83 k€ de gains mensuels non réalisés.
Un retard moyen de 2 mois correspond à 160 000 € de valeur perdue.
3Le coût du désalignement stratégique (C3)
Ce sont les initiatives « fantômes » ou « shadow projects »:
- non validées,
- non prioritaires,
- hors gouvernance,
- de projets mal alignés,
- poussées par des sponsors isolés,
- ou mal cadrées.
Elles consomment du budget… sans créer de valeur.
Formule : Masse salariale consacrée aux initiatives × % d’initiatives non alignées
Exemple : Avec 1 M€ de budget projet, un désalignement de 20% équivaut à 200 000 € de ressources à côté du but.
Ce que disent les benchmarks : un problème massif et généralisé
Les chiffres sont sans appel :
- McKinsey : les organisations à gouvernance mature génèrent +30% de valeur supplémentaire.
- PMI : les organisations à gouvernance faible perdent 11,4% de leur investissement projet.
- Gartner : 20 à 30% du temps projet est absorbé par de la non-valeur (re-travail, attente, dispersion).
En pratique : pour chaque million investi dans les projets, entre 100 000 et 300 000 € sont gaspillés faute de gouvernance claire. C’est exactement ce que mesure le CoPG.
Mesurer le CoPG, le point de bascule de votre performance
La plupart des directions générales sous-estiment l’impact de la non-gouvernance. Elles voient les symptômes — surcharge, retards, perte de focus — mais pas leur coût réel. Le CoPG apporte une rupture fondamentale : Il transforme une intuition (« on perd du temps ») en une démonstration chiffrée (« nous perdons 1,4 M€ par an faute de gouvernance »).
Voici ce que les organisations découvrent lorsqu’elles calculent leur CoPG pour la première fois.
L’inefficacité interne est toujours plus élevée qu’on ne le croit
Entre la chasse à l’information, les réunions sans décision, le re-travail, les projets mal cadrés… le temps improductif dépasse souvent 20 à 30% du temps projet. Ce n’est pas la faute des équipes : c’est le signe d’une gouvernance insuffisamment structurée.
Les retards de décision coûtent plus cher que les retards techniques
Un projet peut être parfaitement exécuté par les équipes… mais rester bloqué trois semaines dans l’attente d’une validation. Ces « petites » décisions différées coûtent parfois plus cher que les retards sur le terrain.
10 à 30% du portefeuille correspond à des projets fantômes
Les organisations découvrent qu’elles financent des projets :
- hors priorités,
- mal cadrés,
- poussés par un sponsor isolé,
- invisibles dans les tableaux de bord.
Ce simple nettoyage libère immédiatement des ressources.
Interpréter le CoPG : deux ratios qui parlent aux dirigeants
Pour qu’une direction générale comprenne immédiatement la portée du CoPG, il suffit de le rapporter à deux référentiels simples :
1Ratio 1 : CoPG / Masse salariale projet
Il mesure la proportion de ressources humaines gaspillées.
| Proportion de ressources humaines gaspillées | Interprétation |
|---|---|
| Inférieur à 20% | Zone saine |
| 20–40% | Gouvernance perfectible |
| 40% | Perte majeure de ressources |
| Supérieur ou égal à 60% | Fracture organisationnelle |
2Ratio 2 : CoPG / Gains récurrents
Il mesure si l’organisation crée… ou détruit de la valeur.
| Taux de création/destruction de valeur | Interprétation |
|---|---|
| Inférieur à 30% | Impact limité |
| 30–80% | Frein majeur à la création de valeur |
| 100% | L’organisation perd plus qu’elle ne gagne |
| 150% | Gouvernance totalement défaillante |
Le CoPG : un indicateur stratégique réservé au C-Level
Les équipes opérationnelles disposent d’une multitude d’indicateurs : charge, avancement, vélocité, coûts, livrables, qualité, risques… Mais les C-Level, eux, manquent cruellement d’indicateurs transverses, orientés performance globale et non uniquement opérationnelle. Le CoPG comble ce vide.
Il relie enfin :
- la gouvernance,
- la priorisation,
- la qualité des décisions,
- l’alignement stratégique,
- la capacité de transformation,
… à leur impact économique concret.
Il devient donc un indicateur de pilotage stratégique, au même titre que :
- le NPS pour la satisfaction client,
- le TCO pour la performance financière,
- le COPQ pour la qualité industrielle.
Le CoPG est le premier indicateur non financier qui parle directement au COMEX.
Trois leviers immédiats pour réduire massivement le CoPG
1Centraliser le pilotage du portefeuille
Un seul espace où convergent priorités, arbitrages, avancement et décisions. Ce point seul réduit déjà une part importante de dispersion.
2Outiller la gouvernance
Une solution comme IDhall permet de :
- rendre visibles toutes les initiatives (« de la cave au grenier »),
- éliminer les projets fantômes,
- fluidifier les décisions,
- cadrer systématiquement les projets,
- maintenir la priorisation dans le temps.

3Instituer des rituels courts et réguliers d’arbitrage
Les comités doivent être :
- fréquents,
- courts,
- orientés décision,
- avec une visibilité transverse.
Chaque semaine gagnée, c’est de la valeur captée plutôt que différée.
Le CoPG : un indicateur lagging indispensable… mais pas suffisant
Le CoPG mesure la valeur déjà perdue. C’est un indicateur lagging, comme un bilan annuel.
Pour éviter que le CoPG ne se reproduise d’une année sur l’autre, il doit être complété par des indicateurs leading, tels que :
- % de projets mis à jour,
- délai moyen d’arbitrage,
- taux de cadrage complet,
- fréquence des comités,
- proportion de projets prioritaires vs opportunistes,
- qualité des données de pilotage.
Ce sont ces signaux vitaux qui permettent de réduire durablement le CoPG.
L’urgence d’agir pour toute direction générale
Le CoPG n’est pas une « dérive mineure ». Il constitue :
- un frein à la transformation,
- une destruction lente de valeur,
- un signal de surcharge chronique,
- un obstacle à l’exécution stratégique.
Mais surtout : c’est un coût récurrent, année après année, tant que rien n’est structuré.
Là où les dirigeants voient un problème d’efficacité opérationnelle, le CoPG révèle un problème de performance globale. Et lorsqu’il est chiffré — 1,4 M€, 2,8 M€, 4,5 M€ par an — il devient impossible de l’ignorer.
Ce qu’il faut retenir
Le CoPG transforme l’intuition en preuve. Toutes les organisations sentent qu’elles perdent du temps. Mais tant que cette perte reste intangible, rien ne bouge vraiment.
Le CoPG change radicalement la donne : il met enfin un chiffre sur une perte massive de valeur.
C’est un indicateur qui :
- rend tangible ce qui était invisible,
- démontre la valeur récupérable,
- aide à prioriser,
- justifie les investissements de gouvernance,
- aligne les équipes,
- accélère la transformation.
La bonne volonté ne suffit plus. Seule une gouvernance structurée, outillée et pilotée permet de réduire durablement ces pertes. Mesurer le CoPG, c’est reprendre le contrôle. Le réduire, c’est débloquer une puissance organisationnelle jusqu’ici sous-exploitée.
FAQ — Coût de Non-Gouvernance (CoPG)
Qu’est-ce que le Coût de Non-Gouvernance (CoPG) ?
Le CoPG représente la valeur que l’organisation perd chaque année à cause de dysfonctionnements de gouvernance : priorisation défaillante, décisions tardives, projets mal cadrés, dispersion des ressources, initiatives fantômes… C’est l’équivalent, pour la gouvernance, du Coût de la Non-Qualité dans l’industrie.
Pourquoi parle-t-on de « coût invisible » ?
Parce que ces pertes ne figurent dans aucun budget et ne sont mesurées dans aucun tableau de bord opérationnel. Elles se manifestent par :
- des retards,
- des re-travaux,
- des réunions improductives,
- des ressources engagées sur des projets non prioritaires,
- une perte de focus organisationnelle.
Individuellement, elles paraissent mineures. Cumulées : ce sont des centaines de milliers voire plusieurs millions d’euros perdus.
En quoi le CoPG est-il comparable au Coût de la Non-Qualité (COPQ) ?
Comme pour le COPQ :
- l’organisation pense que « piloter mieux » coûte cher,
- alors que ce qui coûte réellement cher… ce sont les défauts de gouvernance.
Mesurer le CoPG, c’est révéler des pertes massives de valeur, tout comme le COPQ a révélé les gaspillages industriels dans les années 80-90.
Comment mesure-t-on le CoPG ?
Le CoPG se calcule à partir de trois composantes :
- Le coût d’inefficacité interne : temps improductif, réunions sans décisions, relances, recherche d’informations, re-travail…
- Le coût des retards : chaque mois de retard sur un projet générant des gains, c’est un mois de gains perdus.
- Le coût du désalignement stratégique : projets fantômes, initiatives non prioritaires ou hors gouvernance qui consomment des ressources sans créer de valeur.
Quels ordres de grandeur observe-t-on dans les organisations ?
Les benchmarks internationaux sont unanimes :
- +20 à +30% de valeur pour les organisations ayant une gouvernance mature (McKinsey)
- 11,4% de pertes projet pour une gouvernance faible (PMI)
- 20 à 30% du temps projet absorbé par de la non-valeur (Gartner)
En pratique : pour chaque 1 M€ investi dans les projets, 100 000 à 300 000 € sont gaspillés.
Pourquoi les dirigeants sous-estiment-ils le CoPG ?
Parce que les symptômes sont visibles (retards, surcharge, frustration, perte de focus) mais pas leur coût réel. Mesurer le CoPG transforme une intuition (« on perd du temps ») en un signal fort (« nous perdons 1,4 M€ par an faute de gouvernance »).
Quels sont les symptômes typiques d’un CoPG élevé ?
- Décisions en attente,
- Projets mal cadrés,
- Initiatives hors priorités,
- Sponsors qui ne tranchent pas,
- Ressources dispersées,
- Informations qui circulent mal,
- Comités qui ne statuent pas,
- 10 à 30% de projets fantômes,
- 20 à 40% de temps improductif.
L’essentiel est d’assurer la cohérence du pilotage et la bonne compréhension des rôles par toutes les parties prenantes.
Comment interpréter le CoPG ? Quels ratios utiliser ?
Ratio 1 : Ratio 1 : CoPG / Masse salariale projet
- < 20% : sain
- 20–40% : gouvernance perfectible
- 40–60% : perte majeure
- 60% : fracture organisationnelle
Ratio 2 : CoPG / Gains récurrents
- < 30% : impact limité
- 30–80% : frein majeur
- 100% : l’organisation perd plus qu’elle ne gagne
- 150% : gouvernance défaillante
Pourquoi le CoPG est-il un KPI pour le COMEX, et pas seulement pour les équipes opérationnelles ?
Parce qu’il relie directement :
- la gouvernance,
- la priorisation,
- la qualité des décisions,
- la capacité de transformation,
… à leur impact économique.
Le CoPG est un KPI transverse, compréhensible instantanément par les dirigeants. C’est le pendant du NPS, du TCO ou du COPQ.
Comment réduire rapidement le CoPG ?
- Centraliser le pilotage du portefeuille
Un seul espace pour les priorités, arbitrages, avancement et décisions.
- Outiller la gouvernance
Avec une solution comme IDhall, vous pouvez tout rendre visible « de la cave au grenier », éliminer les projets fantômes, cadrer systématiquement les projets, fluidifier les décisions et maintenir la priorisation dans le temps.
- Installer des rituels courts et réguliers d’arbitrage
Comités fréquents, courts, orientés décision, avec une vision transverse.
Le CoPG suffit-il à piloter la performance ?
Non : c’est un indicateur lagging. Pour agir, il doit être complété par des indicateurs leading, comme :
- délai moyen d’arbitrage,
- taux de cadrage complet,
- % de projets mis à jour,
- fréquence des comités,
- qualité des données de pilotage,
- proportion de projets prioritaires vs opportunistes.
Pourquoi une direction générale doit-elle agir maintenant ?
Parce que le CoPG :
- freine la transformation,
- détruit de la valeur,
- surcharge les équipes,
- ralentit l’exécution stratégique,
- se répète chaque année tant que rien n’est structuré.
Le mesurer, c’est rendre visible l’invisible. Le réduire, c’est libérer un potentiel massif de performance.
Quel est le lien entre CoPG et IDhall ?
IDhall permet de réduire et prévenir durablement le Coût de Non-Gouvernance grâce à :
- la visibilité transverse de toutes les initiatives,
- la centralisation du portefeuille,
- le cadrage systématique,
- la priorisation continue,
- les rituels de pilotage,
- la suppression des projets fantômes.




