Matière à réflexion N°6 Janvier 2021 : la loi de Pareto, l'effet Einstellung pour penser différemment et l’expertise libérée
Après cette année 2020 pour le moins inattendue, quelle priorité se donner pour 2021 à l’heure où toutes les organisations accélèrent leurs programmes de transformation ?
Face à la crise, trois aspects se sont révélés déterminants selon un article récent de Capital :
- L’autonomie, le pari de l’intelligence du terrain en accordant davantage de latitude à la base qui a permis des décisions plus rapides, plus pertinentes et mieux suivies.
- La capacité de l’entreprise à donner du sens au travail de chacun afin de susciter un engagement personnel.
- L’audace des managers de faire prévaloir leur pragmatisme sur des directives jugées inadaptées.
La crise n’est pas terminée, aussi déplacer le centre de gravité de l’entreprise là où résident les expertises afin de les libérer en favorisant une meilleure « Organizational Expérience » a du sens maintenant et pour la suite : de la réactivité, au plus près des réalités avec du pragmatisme.
Pour installer cela durablement en 2021, le digital est incontournable : s’il faut des équipes plus autonomes et responsables, il faut que tous dans l’entreprise avancent dans la même direction. Pour cela, les outils de partage (de communication, de travail commun, et ceux d’analyse comme la Business Intelligence) sont primordiaux pour capitaliser sur les décisions et projets locaux qui ont été bénéfiques ainsi que les « fail fast » rencontrés. Les bons outils digitaux ont plus que démontré leur valeur face aux défis inédits de 2020 et les entreprises victimes de l’effet Einstellung – qui gèrent les problèmes en fonction des outils qu’ils ont et non l’inverse – auront à cœur de faciliter la vie de leurs collaborateurs en investissant dans les outils adéquats.
Pour bien commencer l’année 2021 avec un programme ambitieux, voici le 6ème numéro de « Matière à réflexion » avec des articles dans les domaines de l’amélioration continue, de l’innovation participative et de la gestion de portefeuilles de projets pour faire évoluer vos idées vers de nouvelles perspectives.
L’actu à la une en amélioration continue
Lexique #cplusclair : le principe de Pareto ou la Loi de Pareto et la règle des 20/80
Tout le monde a déjà entendu parler de la fameuse Loi de Pareto et de ce principe quasi-universel expliquant que 80% des résultats sont le fruit de 20% des actions ou, vu différemment, que 20% des causes produisent 80% des conséquences. Aussi, cette règle des 20-80 pourrait-elle aider à mieux arbitrer entre les différentes tâches concurrentes des plans d’action, au sein d’un projet ou d’un portefeuille de projets et ainsi faciliter des prises de décision fondées sur le bon sens et une vision pragmatique pour distinguer ce qui est important de ce qui est secondaire. Découvrez notre article Lexique #cplusclair sur le sujet.
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Donner aux collaborateurs les moyens de conduire le changement
Cet article écrit par Patrick Delamaire, professeur adjoint à HEC Paris, nous rappelle que la confiance et la reconnaissance mutuelles sont essentielles pour que la responsabilisation des collaborateurs ait un impact durable et permette d’améliorer constamment l’organisation. Plus ils sont impliqués dans la réflexion et la décision, plus ils s’impliqueront dans l’exécution et donc dans la réussite des changements attendus par l’entreprise. Il faut s'assurer que les collaborateurs s'approprient les sujets qui les concernent dans le cadre d’un contrat de confiance favorisant à la fois la responsabilisation et l’autonomie qui restent les meilleurs leviers pour favoriser la prise d'initiatives.
Supply Chain Innovation: The Role of Continuous Improvement
Face aux nouvelles pressions qui s’exercent sur la Supply Chain et plus largement sur tous les services des entreprises, il est de plus en plus important d’adopter un état d'esprit « d'innovation continue » pour pouvoir améliorer les processus en profondeur. Le principe consiste alors à appliquer un double modèle d'excellence autant sur l'exécution que sur la capacité à expérimenter de nouvelles idées repoussant les limites de l’organisation actuelle. Les entreprises qui réussissent dans cette approche considèrent qu'il est préférable d'avancer, quitte à chuter et devoir se relever, que de prendre du retard… et de se retrouver au pied du mur. Cet article nous montre ainsi que certains leaders ont une approche unifiée des concepts d'amélioration et d'innovation continue et que cela se ressent de manière positive dans leur quotidien.
L’actu à la une en Innovation
L'effet Einstellung ou la difficulté de penser différemment
L’expérience et l’expertise peuvent parfois devenir contre-productives lorsqu’il s’agit de trouver de nouvelles solutions à un problème. Le cerveau va naturellement tenter d’appliquer les mêmes solutions que celles déjà éprouvées, mais les mêmes remèdes ne permettent pas toujours de faire face à des défis différents. Il s’agit de l’effet Einstellung : un piège cognitif qui empêche d’explorer d’autres alternatives, et cela rejoint également la loi de l’instrument formulée par Abraham Maslow en 1966 qui disait « J'imagine qu'il est tentant, si le seul outil dont vous disposiez est un marteau, de tout considérer comme un clou ». Cela nous amène à nous interroger sur le poids d’Excel dans les outils des organisations… Ne serait-ce pas finalement le marteau des entreprises qui n’ont pas encore attaqué leur transformation digitale ? Certes, les équipes ont tendance à préférer un mal connu à un bonheur incertain, mais il existe pourtant de nouvelles solutions collaboratives qui elles aussi sont déjà bien éprouvées.
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Clients : le business de l'expérience, nouvel enjeu stratégique des entreprises
Comme nous l’évoquions dès l’introduction, 2021 sera sans doute l’année où la Business Expérience prendra de plus en plus de poids dans les stratégies des entreprises, mêlant à la fois l’UX (User Expérience), l’EX (Employee Expérience) et la CX (Customer Expérience). Dans un contexte économique pour le moins incertain, la satisfaction des clients doit être la priorité absolue des entreprises et le véritable objectif au quotidien de ses collaborateurs. Mais pour que cela fonctionne, l'entreprise doit avoir une approche holistique qui diffuse l'orientation client à tous les niveaux de l'organisation. Cela passe par la responsabilisation des équipes pour notamment les inviter à prendre davantage d'initiatives et à chercher à innover pour apporter de la valeur aux clients.
Appliquer la culture du Fail Fast peut-il accélérer la réussite des programmes d’innovation et de transformation ?
Bien répandu outre-Atlantique où règne la culture de l’innovation, le concept du « Fail Fast » et des expérimentations et échecs qui l’accompagnent, permet d’envisager un management de l’innovation accéléré grâce à des arbitrages plus rapides entre les « bons » et les « mauvais » projets à soutenir. Mais qu’est-ce que cela implique en termes de pilotage et de management ? Cet article vous aidera à mieux comprendre ces concepts pour créer une culture du « bon » échec qui se concentrera davantage sur l’ensemble du processus et l’apprentissage plutôt que sur le seul résultat…
L’actu à la une en gestion des portefeuilles de projets
Place à l’expertise libérée !
Cet article plein de bon sens nous rappelle qu’au lieu de vouloir libérer l’entreprise ou chercher à supprimer le management, il suffit simplement de donner davantage de poids dans les décisions à ceux et celles qui ont l’expertise. Dans un modèle conventionnel où les managers prennent les décisions sans forcément « vivre le terrain », les experts sont bridés et leur potentiel de création de valeur se retrouve rapidement sous exploité. Il est essentiel aujourd'hui de déplacer le centre de gravité des entreprises au plus proche des expertises. Il conviendra pour cela de distinguer ce qui relève du management de ce qui relève de l’expertise, puis d'identifier toutes les expertises dont l'entreprise dispose. Cet inventaire permettra également d'identifier les compétences dont dispose l’entreprise et par extension, celles qui lui manquent pour soutenir sa stratégie.
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OKR, OGSM, méthode Hoshin Kanri… Comment y voir clair parmi ces méthodes de management de la performance ?
Il existe de multiples outils et méthodes qui aident à définir une stratégie visionnaire et solide mais comment faire pour qu’elle ne finisse pas dans le tiroir faute d’une exécution bien pilotée ? Car c’est dans la mise en œuvre au quotidien de la stratégie que résident les vraies difficultés. Parmi les nombreuses approches qui peuvent aider la direction générale et les managers à mieux piloter la performance, nous avons choisi de vous présenter dans cet article les trois méthodes dont on entend le plus souvent parler : OKR, OGSM et Hoshin Kanri.
RSE, entreprise à mission… le management doit lui aussi devenir responsable
Plus aucune entreprise ne peut ignorer les sources de pression environnementales ou sociales provenant des clients, (futurs) collaborateurs, investisseurs, agences de notation, etc. Les entreprises adoptent volontiers des démarches « RSE » ou visent parfois le statut d’entreprise à mission récemment introduit dans la loi, mais de nombreuses actions restent pourtant à mener pour que le changement soit durable et ne soit pas traité par quelques opérations symboliques ici et là. Une nouvelle forme d'organisation est à mettre en place et doit être portée par l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise car « l’appétence » pour le social et l’environnemental ne deviendra réalité que si le management opère une évolution en profondeur…