L’amélioration continue concerne toutes les entreprises, toutes les organisations : sauf à n’avoir ni clients, ni employés, ni concurrents, difficile de s’en passer. Si c’est l’innovation qui permet d’inventer de nouvelles manières de faire, de nouveaux produits ou services, c’est bien l’amélioration continue qui permet, ensuite, de gagner en performance et en qualité.

L’environnement, comme les attentes des clients ou des équipes, évolue constamment, avec des innovations de rupture de plus en plus fréquentes. Cet environnement volatile, complexe, pour lequel les Anglo-Saxons ont inventé l’acronyme VUCA, offre en permanence de nouvelles opportunités de progrès, que les entreprises peuvent apprendre à saisir. Dans ce monde concurrentiel où stagner, c’est régresser, l’absence de démarche d’amélioration continue entraîne des coûts de rattrapage colossaux, et peut s’avérer fatale pour les organisations.

Certaines entreprises sont très matures sur le sujet et inscrivent la gestion du progrès dans une démarche permanente. Et elles ont bien raison, car l’amélioration continue n’est pas une destination, mais un état d’esprit que chaque organisation peut cultiver et entretenir.

Cela se reflète précisément dans la philosophie du Kaizen, qui prône les petits pas quotidiens pour concrétiser cette amélioration continue. En intégrant le Kaizen, les entreprises encouragent chaque employé à apporter des améliorations progressives et régulières, renforçant ainsi l’efficacité et l’adaptabilité organisationnelles.

Pour ce dossier complet sur la gestion de l’amélioration continue et les plans d’action associés, nous sommes allés observer les meilleures pratiques, méthodes et outils, là où ils sont déployés avec efficacité.

Pourquoi mettre en place un processus d’amélioration continue ?

Même si la nature est bien faite et que chacun (et chaque organisation, aussi, sans doute) aspire à s’améliorer, les bonnes intentions ne suffisent pas. Le fameux « bon sens des équipes », non plus. C’est avec ce genre de certitudes que de nombreux dirigeants se privent des bénéfices d’une véritable démarche d’amélioration continue.

L’un des objectifs de l’amélioration continue est de passer d’une approche curative (au mieux, réactive) à une gestion préventive et surtout proactive. L’amélioration continue aide l’organisation à identifier – en permanence – des marges de manœuvre, pour s’adapter et anticiper les évolutions de son environnement. Il s’agit par exemple d’identifier des irritants qui affectent l’expérience client car ils prennent toujours le pas sur le positif. Il ne s’agit pas de viser à « faire plus avec moins », mais de faire toujours mieux pour, notamment :

  • Offrir de meilleures conditions de travail aux salariés,
  • Satisfaire davantage les clients et les fidéliser,
  • Améliorer l’efficience de l’organisation.

Pour détecter un maximum d’opportunités, et pouvoir mettre en œuvre les plans d’action qui vont permettre d’en tirer véritablement profit, l’amélioration continue doit être organisée. Enfin – et c’est une précision de taille – l’amélioration continue n’est pas la chasse gardée de quelques services. Pour peu qu’elle soit structurée, elle peut et doit concerner toute l’organisation, en horizontal comme en vertical.

Les gens ne tournent pas le dos aux solutions qu’ils ont eux-mêmes créées.
Jon Lloyd

Associer les équipes aux décisions, c’est déjà les impliquer. En participant à l’élaboration des solutions, elles s’approprient naturellement leur mise en œuvre et s’engagent davantage dans leur réussite. Lorsque la complexité augmente et que les marges de manœuvre se réduisent, il devient essentiel de créer les conditions pour que le terrain fasse remonter opportunités, idées et signaux faibles.

Plan d’amélioration continue : les 5 points clés pour réussir

Gestion de l’amélioration continue : les 5 points clés pour réussir

Rappelons d’abord que l’amélioration continue est un état d’esprit : faire mieux, tout le temps, ne pas se satisfaire de l’existant. Cet état d’esprit doit être insufflé et intégré à tous les niveaux de l’organisation. Son impact sera bien plus important si la démarche traverse toute l’entreprise. La satisfaction d’un client ne peut pas être de la seule et unique responsabilité d’un commercial !

Pour être efficace, il doit combiner vision stratégique et implication active des équipes. Les initiatives venant du terrain complètent et enrichissent les orientations définies au sommet, créant ainsi un pilotage véritablement partagé.

1Une direction générale qui s’implique dans la performance opérationnelle

Les idées et les opportunités de progrès sont illimitées, mais… pas les ressources. Une gouvernance doit donc être mise en place pour déterminer, avec la direction, quelles sont les priorités d’amélioration parmi les très nombreux leviers de performance de l’entreprise.

L’amélioration continue ne se décrétant pas par incantations, la direction générale va devoir aussi y mettre des moyens : ressources et temps dédiés au projet, formation aux méthodes et aux outils.

L’engagement concret de la direction est fondamental. À quand remonte la dernière Gemba Walk (visite de l’atelier, de l’usine, de la boutique ou du call-center, bref, tournée de terrain) du top management ? Voilà un bon indicateur de cette indispensable implication.

Cette implication passe aussi par l’encouragement à la remontée d’idées : visites terrain, échanges directs, reconnaissance publique des contributions… Ce dialogue constant nourrit la confiance et ouvre la voie à une culture participative solide.

Pour approfondir le sujet, découvrez notre article sur l’implication des dirigeants et des équipes dans les démarches d’amélioration continue.

2Maîtriser la formule du changement

La résistance au changement est le premier challenge d’une démarche d’amélioration continue. Or, nous sommes plus motivés à travailler à la résolution d’un problème si nous pensons que cela nous facilitera la vie.

La formule du changement D * V * F > R créée par David Gleicher, a été publiée en 1987 (Beckhard & Harris). Son atout ? Faire prendre conscience aux décideurs de la nécessité de changer « sans brusquer ».

Pour les chercheurs, le changement désiré ne se produit que si R, la Résistance au changement, est plus faible que :

  • D (pour Dissatisfaction en anglais) : l’insatisfaction. Ce qui mécontente est plus à même de faire bouger les collaborateurs.
  • V pour Vision (du futur) : pour nourrir leur enthousiasme, les équipes doivent pouvoir se projeter sur le résultat.
  • F (pour First step needed) représente une première étape concrète à viser, car le chemin vers la vision n’est pas toujours simple à appréhender.

La formule le résume parfaitement : le changement visé n’aura lieu que si la résistance au changement – bien naturelle ! – est dépassée par l’ensemble des forces constituées d’insatisfactions, mais aussi et surtout d’une vision désirable du futur et d’un premier pas compréhensible et accessible. Dans le cas contraire, les inefficacités et les frictions internes entraîneront un Effet Joule au sein de l’organisation.

3Un réseau de facilitateurs de l’amélioration continue

Il est assez rare de croiser quelqu’un dans les couloirs qui vous dit n’avoir rien à faire. Or, mal canalisée, l’amélioration continue est une source inépuisable de… travail en plus. Les équipes sont donc très vite tentées de se réfugier derrière des justifications pour ne pas faire.

Il est très utile de mettre en place un réseau de facilitateurs, constitué, en partie, de managers. Ces facilitateurs ont pour mission de fluidifier la charge de travail additionnelle, et s’assurent que les collaborateurs concernés peuvent dédier du temps aux nouvelles activités de progrès. Ils aident les équipes à conserver de la « bande passante » pour l’amélioration continue.

4Adapter la gouvernance, la méthode et les outils à la nature des initiatives

Toutes les initiatives d’amélioration continue ne peuvent pas être gérées uniformément ni au même niveau. L’approche doit être nuancée en fonction des caractéristiques de chaque initiative : Quel est le nombre de services impactés ? Quels sont les enjeux techniques ? Quels besoins en ressources ?

On ne pilote pas une action « Just do it », un chantier local avec une petite équipe, ou un projet de refonte d’un processus transverse, de la même manière. Et pourtant, « il est tentant, si le seul outil dont vous disposiez est un marteau, de tout considérer comme un clou » (Abraham Maslow, 1966). C’est bien le problème lorsque le seul outil à disposition pour piloter les plans d’action est un fichier Excel, où chaque idée est réduite à une ligne alors que les natures d’actions sont très différentes.

En bref, on priorise mieux quand on cesse de comparer des choux et des carottes. Une évidence qu’il est bon de rappeler quand on aborde cette question de l’organisation de la démarche d’amélioration continue.

L’adaptation ne concerne pas seulement les processus, mais aussi l’origine des initiatives. Une gouvernance efficace ne se limite pas à appliquer des règles : elle crée un environnement où chaque acteur, du terrain à la direction, peut contribuer à l’amélioration continue.

Les retours d’expérience montrent que les organisations qui adoptent une approche participative réussissent mieux. Elles bénéficient non seulement d’un flux d’idées plus riche et plus diversifié, mais aussi d’un engagement accru des équipes et d’une réactivité supérieure face aux défis. Comprendre les différences entre les logiques descendantes (top-down) et participatives permet de mettre en place un dispositif qui maximise ces atouts.

Origine des initiatives en amélioration continue : approche top-down vs participative
CritèresApproche top-downApproche participative
Origine des initiativesDirection et encadrementTous les niveaux de l’organisation
RéactivitéMoyenne à faibleElevée
Engagement des équipesFaible à moyenFort
Richesse des solutionsLimitée par la vision managérialeDiversifiée grâce aux points de vue multiples
Risque d'oubli des signaux faiblesElevéFaible

Les organisations qui privilégient l’approche participative disposent ainsi d’un avantage compétitif : elles sont plus agiles, plus innovantes et mieux préparées à relever les défis de demain.

5Mesurer et valoriser les impacts de l’amélioration continue

Parce qu’il est bien difficile d’améliorer ce que l’on ne sait pas mesurer, la mesure est un point fondamental dans une démarche d’amélioration continue réussie.

Mesurer permet d’évaluer la situation actuelle, de se projeter sur la situation désirée et d’apprécier l’effort nécessaire pour y parvenir. Mesurer, c’est aussi pouvoir communiquer sur les résultats obtenus et ainsi valoriser la contribution des équipes à l’amélioration continue, de façon régulière, concrète et indiscutable.

La valorisation ne se limite pas aux résultats chiffrés : elle consiste aussi à reconnaître les auteurs des initiatives, à raconter les histoires derrière les améliorations et à montrer concrètement comment la contribution de chacun fait progresser l’organisation.

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Plan d’amélioration continue : les différentes méthodes et outils

Selon le contexte, les enjeux et la culture de l’entreprise, certaines méthodes d’amélioration continue conviennent mieux que d’autres. Si des entreprises les appliquent parfois à la lettre et par étapes, d’autres s’en inspirent et les adaptent, pour rester en phase avec leurs valeurs et leurs priorités stratégiques.

Une méthode bien connue pour piloter les plans d’action

Le Lean 6 Sigma, avec le DMAIC, est une approche éprouvée et toujours aussi inspirante. Elle combine la méthodologie projet DMAIC (Définir – Mesurer – Analyser – Innover, au sens améliorer – Contrôler) avec une organisation bien rodée autour de personnes formées et qualifiées (du « White Belt » au « Master Black Belt »).

Les outils de recherche des causes

La recherche des causes d’un problème facilite grandement… l’identification des solutions ! Les outils que nous apprécions tout particulièrement :

« Give me 5 » : pour savoir qui valide

Parce qu’il existe différents niveaux d’action, du simple « Just Do It » aux projets plus complexes, il est essentiel d’ajuster les niveaux de validation. Le concept du « Give me 5 » offre une approche efficace et originale qui consiste à conditionner la validation de l’initiative selon le temps qui va être nécessaire à sa mise en œuvre.

  • 5 minutes : un « Just Do It » sur lequel le collaborateur doit être autonome.
  • 5 heures : un « Just Do It » à valider par le manager.
  • 5 jours : un chantier validé par une instance locale.
  • 5 semaines : un chantier validé au niveau direction.
  • 5 mois : un projet validé au niveau d’un comité de direction.

D’autres outils pour choisir les solutions d’amélioration les plus appropriées et résoudre les problèmes identifiés

Si vous recherchez une liste (presque) exhaustive de méthodes pour réussir votre démarche d’amélioration continue, la CCI de Moselle les a parfaitement récapitulées dans un même document.

Reste la question de l’outillage de la démarche. Car cet état d’esprit que les organisations cultivent, et toutes ces démarches qui fleurissent, se concrétisent encore trop souvent par une somme d’initiatives… dans des fichiers Excel. L’entreprise se retrouve captive d’un mille-feuille de tableurs illisibles, impartageables, non collaboratifs.

Chez Humanperf, nous avons conçu IDhall, qui permet aux organisations de disposer d’une solution de pilotage et d’animation des démarches d’amélioration continue. Une plateforme collaborative qui offre un référentiel exhaustif de toutes les initiatives, favorise l’engagement des équipes, et accélère l’exécution des plans d’action.

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FAQ

L’amélioration continue est une démarche visant à optimiser en permanence les processus, produits et services. Elle permet d’augmenter la performance, la qualité et la satisfaction client tout en renforçant l’engagement des collaborateurs et l’agilité face aux évolutions du marché.

Un plan efficace passe par l’analyse des besoins, la définition des objectifs, l’implication des équipes, la mise en œuvre des actions, le suivi des résultats et l’ajustement continu. Chaque étape doit être mesurée et alignée avec la stratégie de l’entreprise. L’utilisation d’une plateforme comme IDhall permet de piloter ces étapes de manière cohérente et transparente.

Parmi les méthodes les plus courantes figurent le PDCA (Plan-Do-Check-Act), le Lean Six Sigma, les 5S, la méthode Kaizen et la démarche 8D. Le choix dépend de la culture de l’entreprise, de ses priorités et des résultats recherchés. En complément, IDhall permet d’appliquer ces méthodes au quotidien grâce à une gestion centralisée et collaborative des plans d’action.

Impliquer les équipes passe par la communication claire des objectifs, la mise en place d’outils participatifs, la valorisation des idées du terrain et la reconnaissance des contributions. Cette implication renforce l’engagement et stimule la créativité collective. Une solution comme IDhall favorise cette participation en donnant à chacun un espace pour proposer, suivre et voir aboutir ses initiatives d’amélioration.

Cela peut être l’optimisation d’un processus interne, la réduction des délais de production, l’amélioration de l’ergonomie des postes de travail, la simplification d’une procédure ou encore l’ajout d’un service répondant à une demande récurrente des clients. Avec IDhall, ces actions peuvent être priorisées, suivies et valorisées de manière centralisée.

L’innovation crée de nouvelles solutions ou produits, tandis que l’amélioration continue perfectionne l’existant de manière progressive. Les deux sont complémentaires : l’innovation répond aux changements majeurs, l’amélioration continue optimise les performances au quotidien. IDhall s’adapte à ces deux logiques en permettant de piloter aussi bien des projets innovants que des initiatives d’amélioration continue.

Les outils peuvent être méthodologiques (PDCA, 5S, 8D, Lean Six Sigma) ou technologiques, comme une plateforme collaborative type IDhall. La solution IDhall centralise les initiatives d’amélioration continue, facilite le suivi et favorise la coordination entre les équipes.

La performance se mesure à travers des indicateurs clés (KPI) comme la réduction des coûts, l’amélioration des délais, l’augmentation de la satisfaction client ou le taux de mise en œuvre des idées. Le suivi régulier permet d’ajuster rapidement les actions.

Les freins principaux sont la résistance au changement, le manque de temps, l’absence d’outils adaptés et la faible communication. Ils se surmontent par une gouvernance claire, des ressources dédiées, la formation et l’implication active des collaborateurs. En fournissant un processus clair et des échanges fluides, IDhall lève de nombreux freins opérationnels.

Une démarche participative mobilise l’intelligence collective, capte les signaux faibles et favorise l’appropriation des solutions par les équipes. Elle transforme les collaborateurs en acteurs du changement, augmentant ainsi la pertinence et la rapidité des améliorations mises en œuvre. Avec IDhall, chaque idée devient visible, suivie et reliée aux résultats obtenus, ce qui renforce encore l’engagement.

Oui. Les approches peuvent se compléter selon la phase du projet. C’est souvent en les combinant que vous construisez une démarche efficace et sur mesure.

Cet article publié initialement le 28 juin 2018 a été mis à jour le 18 août 2025.